Jean-Claude Boré, photographe indépendant, maître des couleurs et du noir et blanc a, il y a peu, déclenché son dernier déclic pour rejoindre l'argentique de l'au-delà.
Il laisse à nos regards l'œuvre foisonnante et captivante, celle d'un capteur de l'éphémère, d’un révélateur des ombres et des lumières de la vie.
En a-t-il capturé, avec quelle humble tendresse, des visages de tous âges, des déserts marbrés de soleil, des marais enchanteurs, des barques, des rues, des places, la mouvante tapisserie du ciel sans frontières, la fleur enfantine des sourires.
En a-t-il capté des spectacles, des fêtes, des marchés. Un monde sous les paupières de ce regard vif et bleu, toujours aux aguets, bienveillant, sans agressivité.
L'ami Boré s'en est allé.
Il nous a laissé sa trace. Sa vision d'un monde fraternel, multiculturel. Le souvenir de sa féconde faconde, de son bel esprit. Ses images, on nourrit mes mots pour célébrer les Pirates d’Ouchy et la Vaudoise, ce fleuron des embarcations de notre lac.
Pour entrer en communion avec le désert où j'ai suivi, à grande distance, sa trace. Pour inscrire, en cartouche, de courts poèmes, sous ses portraits d’enfants. Pour célébrer Vevey, sa ville, la voir et la vivre. Sans oublier la sublime photo, en page de couverture, qu’il fit pour mon roman: Petite Ondine.
Ses photographies parleront désormais longtemps, tant à notre silence hébété, qu’aux yeux des privilégiés qui auront la chance de les découvrir. Elles habiteront les murs de notre mémoire. Elles passeront le gué des jours pour nous permettre de franchir les rives vivantes de la vie.
Merci Jean-Claude
Gil Pidoux | 28 mars 2021